Il était environ 22 heures, ce 28 mars 2009, lorsqu'un homme de 34 ans, cuisinier de métier, rentrait à son domicile après sa journée de travail. Entre Chamonix et les Houches, il a heurté un homme qui semblait être au milieu de la route, les bras en croix et les yeux grands ouverts. Il descend alors du véhicule et appelle les secours. L'homme gît allongé sur la chaussée lorsqu'un autre véhicule arrive dans le sens inverse et passe une 2e fois sur le corps. Le premier des conducteurs répondait d'homicide involontaire, ce jeudi, à la barre du tribunal correctionnel. Les dépistages pratiqués le soir de l'accident avaient révélé des traces de cannabis dans le sang. Il reconnaît, en effet, avoir fumé un joint la veille. Mais sa vitesse, ce soir-là, n'était pas excessive. Le conducteur pouvait-il éviter la victime et qu'est-ce que celle-ci pouvait bien faire au milieu de la route, dans un endroit peu éclairé ? Ce sont les questions auxquelles devaient répondre les juges. La défense demande la relaxe L'enquête avait révélé que la victime traversait une passe difficile et qu'elle avait des tendances suicidaires. De là à dire qu'il voulait se suicider, il n'y a qu'un pas. L'avocate de la partie civile a d'ailleurs tenté de démontrer que rien sur le croquis des gendarmes ne démontrait qu'il était au milieu de la route. Du côté de la défense, on demande la relaxe et un supplément d'information afin de comprendre ce qui a tué l'homme exactement, à savoir le premier choc sur le pare-brise du prévenu ou bien le deuxième choc sous les roues de la seconde voiture ? Le ministère public a requis 6 mois d'emprisonnement dont trois mois avec sursis et mise à l'épreuve, assorti d'une obligation de soins ainsi qu'une suspension du permis de conduire pendant 8 mois. Le Dauphiné