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PGHM donne conseil pour la Vallée Blanche

.Jeudi 13 mars 2008, nous effectuons notre quatorzième crevasse, notre deuxième mortelle cette année après une chute de plus de 30 mètres. On ne le rappellera jamais assez, mais skier sur un glacier demande quelques précautions et une connaissance certaine du milieu où l’on évolue. Seulement 14 crevasses à « notre actif », pourriez vous penser… Ce chiffre ne représente que le sommet de l’iceberg car sachez que bons nombres de personnes indemnes ont été sorties par des compagnons de cordée, des témoins équipés et surtout par les nombreux guides de haute montagne qui travaillent régulièrement sur le massif du Mont Blanc. A l’exception de quatre cas, tous ces secours en crevasses se sont déroulés sur l’itinéraire de la Vallée Blanche. Mais voilà la réalité et tout autre, nos « douze » premières personnes secourues sont toutes, sans exceptions des miraculés. Cela va de la chute d’une dizaine de mètres jusqu’à 25 mètres de profondeur où la lumière du jour n’est perceptible qu’au travers d’une faible lueur d’espoir lorsque l’on lève la tête (quand il y a assez de place...). Miraculé ne veut pas forcément dire indemne, mais plutôt vivant, car bon nombre de personnes ont été victimes de traumatismes divers (facial, crânien, dorsal…) -Une équipe du pghm lors d'un secours en crevasse- Aussi, sans aucune prétention et de manière non exhaustive, vais-je me permettre de donner quelques petits conseils de bon sens à tous nos amateurs qui veulent descendre ce merveilleux itinéraire (par bonnes conditions météo uniquement). - Tout d’abord, ne jamais partir seul. Le fait de partir au moins à deux, double vos chances d’être sauvé en cas d’accident, ne serais ce que pour donner l’alerte… Qui va vous voir tomber dans une crevasse si vous êtes seul ? - Progresser sur un domaine glaciaire implique que vous possédiez avec vous un minimum de matériel (mousquetons a vis et simple, cordelettes, poulie, bloqueur type ropeman...), et de technique pour vous sortir d’un mauvais pas seul. Oui mais, le matériel c'est bien, mais sans connaissance des techniques de mouflage, cela ne sert à rien. De nombreux ouvrages traitent de ce sujet, renseignez vous. Voici un lien parmi tant d'autres sur les mouflages en crevasse. ici Equipez vous au moins d’une broche à glace de manière à vous « vacher » en attendant les secours. Bien souvent, la chute en crevasse résulte de l’effondrement d’un « pont » de neige sous le poids d’un skieur. Généralement, ce pont de neige se « coince » plus ou moins loin en contrebas, à la faveur du resserrement des bords de la crevasse. Mais voilà, vous êtes encore sur un pont de neige ! Rien n’est moins sûr qu’il ne recède sous votre poids surtout si vous avez déchaussé… Equipez vous d’un baudrier avec une longe fixée en point haut (mousqueton à vis fixé au col de la veste par exemple). C’est tellement plus facile pour vous sortir en cas de secours … - Ne jamais déchausser les deux skis a la fois sur domaine glaciaire. Récemment, un surfeur qui n’avait pas assez de vitesse pour franchir un petit relief, est décédé alors qu’il progressait à pied non encordé. Je précise non encordé, car heureusement, il est possible de progresser à pied sur un glacier, mais avec la sécurité d’une corde tendue entre deux personnes. - Certes la neige vierge vous appelle sur les côtés, mais le piège est là. La personne décédée aujourd’hui skiait à moins de 15 mètres de la trace principale… Parfois quelques mètres suffisent… - Enfin, si vous en avez la possibilité, regroupez vous à plusieurs et engagez un guide qui au travers de ses connaissances vous fera passer une formidable journée en toute sécurité. La montagne est un formidable terrain de jeu alors mettez toutes les chances de votre côté pour en profiter le plus longtemps possible.

Crevasses, seracs, avalanches and a heart attack
Éric Fournier is the new mayor of Chamonix with close to 54% of the vote