L'aérostat participait à la semaine de l'air de Praz-sur-Arly. Une manifestation organisée depuis 18 ans dans la petite station du pays du Mont-Blanc, sans aucun accident jusqu'à hier. En raison des mauvaises conditions météorologiques prévues ces prochains jours, la journée de vol d'hier devait être la dernière. Les ballons ont pris l'air normalement, vers 9h30, et ont pris la direction de Megève puis de Sallanches, tranquillement poussés par les vents. À bord de la montgolfière des Carroz, Jo Roulet, une des pilotes français les plus expérimentés (instructeur national), directeurs des vols de cette semaine de l'air, s'apprête à se poser. Une opération qu'il a répétée des milliers de fois. À son bord, quatre passagers: un jeune pilote et trois touristes, originaires du Var, de Paris et du Grand-Bornand. Il est environ 10h40. Il jette son dévolu sur un champ situé en bordure de la RD 1205 qui relie Sallanches à Cluses et arrive en frôlant les arbres, quand une bourrasque envoie le ballon contre une ligne à 20 000 volts située à proximité. Lorsque les fils sous tension se rapprochent, un arc électrique se crée et une des bombonnes de propane qui alimentent les brûleurs se perce, provoquant un nuage de gaz qui s'enflamme au contact de la torche, mettant le feu à la nacelle. Sous l'effet de la chaleur, le ballon prend de la hauteur et passe au-dessus de la route et de la voie de chemin de fer toute proche, sous les yeux de plusieurs témoins assistant, impuissants, à la détresse des occupants. Immédiatement, Jo Roulet actionne la soupape de sécurité, ce qui précipite brutalement l'appareil au sol, dans un champ situé entre les rails et l'autoroute toute proche. Blessés et brûlés, les occupants s'extirpent de la nacelle, aidés de quelques voisins, avant que l'ensemble ne prenne feu. L'opération de secours de grande ampleur sera déclenchée par un motard de la brigade d'autoroute en patrouille sur l'A40. On ne dénombrera finalement que deux blessés graves et deux légers, un des occupants étant indemne. Un vrai miracle, pour les autorités, compte tenu des circonstances de l'accident et de la configuration des lieux, puisque le ballon enflammé, chargé de bouteilles de gaz, s'est crashé entre une route à fort trafic, une ligne ferroviaire et l'A40... «Heureusement que le pilote était expérimenté» soulignait le sous-préfet de Bonneville, Ivan Bouchier, «le bilan aurait pu être dramatique.»