Chamonix, le 5 mars 2008 Aujourdhui, après le dramatique accident survenu dans la télécabine de Pranpraz, les premiers éléments connus permettent à notre Société de faire un premier point et dapporter nos premiers éléments de réponse aux questions légitimes que pose un tel drame. Nos pensées et notre compassion vont dabord à la victime, à sa famille, et à ses proches. Pour un homme jeune qui vient passer quelques jours de sport et de détente dans notre vallée, la mort ne doit pas être au bout du chemin. On peut mourir en prenant des risques en montagne. Cest une situation à laquelle nous sommes malheureusement confrontés, dans notre métier. Mais on ne doit pas pouvoir mourir à loccasion dun simple transport dans une remontée mécanique. Cette mort là est a priori inacceptable. Alors cela pose forcément deux questions : - Cette mort pouvait-elle être évitée ? La réponse ne peut être spontanée, et elle ne nous appartient pas. Cest pourquoi des enquêtes sont nécessaires. Nécessaires pour comprendre, pour identifier les causes et les responsabilités, pour réparer, et prévenir, ce qui peut lêtre. Deux enquêtes sont engagées. Une enquête judiciaire dabord. Les officiers de Police Judiciaire du Peloton de Gendarmerie de Haute-Montagne viennent de terminer lenquête immédiate, dite de « flagrance », sous le contrôle du Procureur de la République. Cette enquête sera suivie dune instruction judiciaire approfondie. Une enquête administrative et technique est également engagée, par les autorités publiques compétentes en matière de transports terrestres, en particulier le Bureau National dEnquêtes sur les Accidents de Transports Terrestres. Il est vraisemblable que les quatre passagers de la télécabine ont pu avoir un comportement anormal dans cette installation, et en particulier quau moment de laccident ils aient pu ne pas être normalement assis, ainsi que limpose le règlement de police pour ce genre de télécabine. Ces règles, édictées pour la sécurité des usagers, sont réputées acceptées par tout porteur du titre de transport ; elles sont affichées dans les gares, et rappelées dans les cabines. Le non respect de ces règles a donc pu placer ces usagers dans une situation dinsécurité, en particulier pour ceux qui étaient adossés et appuyés sur le vitrage latéral de la cabine. Les cabines de la télécabine de Planpraz sont des cabines « places assises ». Elles ont été renouvelées en 1992, la construction étant réalisée par un constructeur suisse réputé, la société CWA. Elles ont fait lobjet dune grande visite en 2002, à léchéance règlementaire. Ces cabines ont transporté jusquà présent plus de 11 millions de passagers. Une nouvelle télécabine remplacera lactuelle lannée prochaine, non pour des raisons de sécurité de fonctionnement, mais pour offrir à nos clients un temps de transport réduit et un débit plus important. Les vitrages des télécabines « places assises » assurent la protection des passagers vis-à-vis de lextérieur, mais ils ne sont ni classés, ni conçus comme des éléments de sécurité. Telle est la règlementation existante, et les cabines de Planpraz ont été construites et sont entretenues conformément à cette règlementation. Les vérifications effectuées par les autorités publiques de contrôle après laccident ont confirmé que le montage des vitres des cabines était conforme au plan du constructeur. La poursuite de lexploitation de la télécabine na pas été remise en cause. - Ce drame pourrait-il se reproduire ? La sécurité du transport dans une télécabine à places assises nest plus assurée si les cabines ne répondent pas aux normes de construction ou dentretien, ou si les usagers ne respectent pas les règles de sécurité. Nos cabines ont été construites et sont entretenues conformément aux normes en vigueur. Elles doivent évidement faire lobjet dune utilisation normale par les usagers. Ce qui est le cas de tous les usagers qui voyagent assis dans ces cabines. Nous pouvons donc assurer quil ny a aucune dangerosité pour les clients qui font un usage normal de la télécabine de Planpraz. Voici ce que nous pouvons déjà dire à partir de ce qui est objectivement connu. Des questions restent évidement à préciser, pour mieux comprendre et pour mieux prévenir. Cest lobjectif des enquêtes judiciaire, technique et administrative auxquelles nous apportons tout notre concours.