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Deux morts dans les Droites

Samedi après-midi, après plusieurs passages le long de cette mythique paroi du bassin d'Argentière, le pilote se décidait à appeler. Selon lui, deux sacs à dos semblaient abandonnés au pied de la face nord des Droites, alors qu'il ne voyait personne dans le couloir ou sur l'arête sommitale. Vers 17 heures, l'EC 145 de la gendarmerie décollait pour une reconnaissance. Malheureusement, au pied de la face, au lieu de sacs, les secouristes découvraient deux corps sans vie. Devant la difficulté de l'opération de dégagement et la nuit tombante, l'hélicoptère retournait à la DZ des Bois embarquer deux autres gendarmes pour prêter main forte aux "premiers à marcher". «Il s'agissait d'un guide de 47 ans et de son compagnon de cordée, âgé de 34 ans», explique le commandant Lavergne, "patron" du PGHM. Muet sur l'identité des deux personnes, ce dernier laissait uniquement entendre que le professionnel n'était... pas du département. «À ce stade de l'enquête, nous ne savons pas si le second était ou non client du guide. Nous pouvons en revanche le qualifier d'amateur éclairé». En effet, le Chalonais Jean-Louis Manesse, professeur de mathématiques et alpiniste depuis 15 ans, avait entre autres gravi le Gasherbrum II (8 035 mètres) sans oxygène. Quant au Vosgien Philippe Mengin, il était professeur d'EPS, responsable des études en sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) d'Épinal et guide depuis 20 ans. «Il a été à l'origine de nombreuses vocations de guides dans le nord-est de la France, grâce à ses classes "montagne" et aux nombreux clubs d'escalade qu'il a lancés, explique un ami, lui-même guide à Chamonix. Régulièrement, il amenait ses élèves grimper au Maroc ou à l'Elbrouz». Les deux hommes étaient amis de longue date et habitués à faire corde commune, notamment dans des expéditions en Himalaya. Des questions sur les raisons de leur chute Pour ce qui est des circonstances de l'accident, elles resteront probablement mystérieuses. Quelques effets ont été repérés par le pilote de la gendarmerie à mi-pente du côté de la Gina et de la Jackson, mais il ne pouvait pour autant estimer le départ de la chute, pas plus que la voie gravie tant elles se coupent dans le secteur. Quant aux raisons, elles ne sont pas légion : une faute de cramponnage, d'ancrage de piolet ou la chute sur la cordée d'un bloc de glace ou de neige qui aurait déséquilibré l'un d'eux... À 18 heures, les deux corps étaient héliportés dans la vallée.

Ski patrol now equipped with the Recco 9 - Chamonix news
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