...en raison des risques d'avalanches, le très épineux problème de transit entre Vallorcine, à la frontière suisse, et Chamonix reste plus que jamais d'actualité avec son lot d'insupportables aléas et des perspectives d'avenir peu optimistes pour la population. On ne dénombre plus en effet les difficultés enregistrées cet hiver encore à chaque fermeture de cette portion de route qui n'en reste pas moins un axe international entre France, Suisse et Italie : vaines ou trop longues heures d'attente de part et d'autre du tunnel ferroviaire des Montets (seul passage autorisé lors de ces fermetures mais qui n'a déjà que trop montré ses limites et son manque de fiabilité), trains annoncés puis supprimés, arrêts définitifs non programmés en gares du Buet ou de Montroc, durcissement des règles de sécurité et des consignes liées à l'utilisation du tunnel par les voitures... Dans les files d'attente, la tension et l'exaspération sont palpables. Le cri est unanime : les choses empirent. Constat d'autant plus amer que des travaux ont été budgétés en 2006 pour faciliter le transit des voitures dans le tunnel. «Je me demande où en sont ces travaux ?» s'interrogeait-on dans les files d'attente mercredi. «Quand on voit les équipements de protection en Italie et en Suisse... Tiens, dans la Valsavarenche par exemple» commentait-on parallèlement. Et un autre de placer ses espoirs à une plus grande échelle : «Avec l'Europe, on devrait pouvoir compter sur une mise aux normes de la sécurisation des routes, non ?» Une chose est sûre, c'est qu'on n'est pas encore sorti du tunnel ! Une épée de Damoclès «Cela fait plus de 50 ans que les Vallorcins se battent pour le désenclavement de leur village, rappelait vivement le maire de Vallorcine, Claude Piccot, lors de la réunion qui s'est tenue début mars avec les services d'Etat concernés par la cruciale question. Il y a bien été question du protocole signé en décembre 2006 avec RFF (Réseau ferré de France), propriétaire de l'infrastructure ferroviaire, et la SNCF pour les travaux programmés sous le tunnel (pour 7,5 M€), mais ces travaux ne concerneraient plus à présent que l'amélioration du trafic ferroviaire ! Ceux prévus pour faciliter le transit des voitures sont semble-t-il passé aux oubliettes et une autre étude devra être réalisée à ce sujet. Consternant !» Le maire de Chamonix, Eric Fournier, confirme le caractère tendu de cette réunion : «Les éléments d'études ont enfin été fournis mais ils n'ont pas été croisés avec les options routières. D'ici à juillet, le Conseil général, en charge de l'axe routier, et RFF doivent proposer un programme d'investissement pour améliorer le passage routier via le tunnel en période de crise.» Autre problème majeur : la gestion de la fermeture et de l'ouverture du col des Montets, qui pèse de plus en plus en termes de responsabilité. Une épée de Damoclès que les élus, et en particulier les maires, ne veulent plus voir planer au-dessus d'eux. Avec la crainte qu'un véhicule ne soit emporté. «Si le problème du col est à regarder sous trois aspects, technique, humain et juridique, précisait Claude Piccot, c'est ce dernier qui est le plus violent. Si rien n'est fait pour que la situation évolue, nous serons contraints de fermer le col durant tout l'hiver. L'Etat devra alors prendre ses responsabilités.» Un discours que partagent les élus de Chamonix, commune qui doit gérer l'autre versant du col. Le Dauphine
