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Sept skieurs amputés dévalent la vallée Blanche

Dans la benne de l'aiguille du Midi, les vannes qui fusent dans ce groupe ne varient guère des plaisanteries habituelles de tout néophyte s'apprêtant à descendre la vallée Blanche et narguant son voisin étriqué dans son baudrier. Sauf que cette équipe-là a quelque chose en moins. Sept d'entre eux sont amputés. Maladie, accident... Qu'importe la cause, un mauvais coup de la vie les a privés de la totalité de leur mobilité. Grâce à l'Association de défense et d'étude des personnes amputées (Adepa), ces sportifs un peu différents ont pu réaliser un vieux rêve : descendre de la vallée Blanche, la plus belle descente à skis des Alpes, ce mardi. La plupart sont originaires de Rhône-Alpes, mais ils viennent de la France entière. Patrice, lui, est de Nice. Malgré son amputation fémorale, il évolue en snowboard. Depuis sept ans, il est même un pionnier. «Quand j'étais soigné à l'hôpital à Paris, je voyais les gens en rollers. Étant moi-même un ancien adepte, avant mon amputation, je me suis juré d'en refaire.» Et côté snowboard, il a mis au point une prothèse avec amortisseur qui lui permet de surfer presque comme un valide. Après la descente de la vertigineuse arête où les guides, Guy Pellerin et Dominique Debesnoit, alias Doumé, spécialiste du guidage pour personnes handicapées, veillent au grain, place aux grands espaces. La "VB", Philippe Louzeau, organisateur de cette descente, l'avait descendue il y a 30 ans. Entre temps, un accident de moto l'a privé d'une jambe. Il avait envie de revenir là-haut. Qui plus est, ce fut avec un ancien compagnon d'école de la région lyonnaise, Guy, l'un des quatre guides, qui a testé toute l'équipe sur les hors-pistes des Grands Montets. Certes Philippe en a bavé. Sur l'arête, il a posé un peu les fesses. Il a même rompu sa prothèse au pied de l'aiguille du midi. Mais qu'importe, l'expédition a pu attraper l'avant-dernier train de 16 heures au Montenvers. Plus à l'aise, et pleine de grâce, Lydie Tournier, ex-athlète de haut niveau - elle a participé aux championnats de France d'athlétisme - a perdu une jambe suite à un cancer. Sportive elle était, sportive elle reste. Toujours en tête. Christophe Odoit, lui, est amputé tibial. Originaire de Chevrière, près de Saint-Marcellin (Isère), c'était le deuxième surfeur de l'équipe. «J'étais sportif avant, j'ai changé mes activités. Je faisais de la moto, je suis passé au rallye automobile. Je faisais du vélo je suis passé au snowboard.» Alors cette vallée Blanche ? «En snowboard, il y a de grandes traversées où il faut rester statique. C'était peut-être le plus fatigant. Après, ce ne fut pas très difficile. Plutôt dangereux. Heureusement, les guides étaient là.» Comme ses camardes, s'il continue à se défouler, c'est aussi pour montrer aux autres, que même sur une jambe, «on peut tout faire». Et la vie continue. Le Dauphine

Ski patrol now equipped with the Recco 9 - Chamonix news
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