1 500 personnes étaient rassemblées là, sous les aiguilles de Chamonix, pour dire adieu à celle qui a illuminé le monde de la glisse comme celui de l'alpinisme. "Karine ma grande, comme tu vas me manquer..." Par ces quelques mots, Claude, sa mère, évoquait sa fille si tenace, si volontaire. Si raisonnable aussi. Éric Favret, le président de la Compagnie des guides de Chamonix, était certain de deux choses, à propos de Karine. "Nul doute que tu allais décrocher une nouvelle médaille; celle de guide de haute montagne. Et nul doute aussi que tu allais intégrer la Compagnie des guides. Quelle belle ambassadrice tu allais faire..." Devant le monde du sport de haut niveau, devant les guides et les moniteurs, devant son club de snowboard et des membres du club d'escalade de Chamonix ; devant les ministres Éric Woerth et Bernard Laporte, Bernard Accoyer (président de l'Assemblée nationale), Denis Masseglia (président du Comité national olympique), sénateur, députés, préfet, élus... devant toute sa famille, tous ses amis et des centaines d'anonymes, le cercueil de Karine Ruby s'éloignait déjà. L'adieu était consommé, mais il ne fait aucun doute que l'étoile qui est née à Nagano cet hiver 1998, n'est pas prêt de s'éteindre au firmament du "monde d'en haut". Son corps est incinéré aujourd'hui, dans l'intimité.