L'exposition "De Courbet à Picasso" à la Fondation Gianadda de Martigny, en Suisse voisine, comblera tous les amateurs d'art. Ces œuvres rares, la Fondation, les a réunies grâce au capital confiance dont elle jouit auprès des plus grands musées du monde, principalement Russes et Américains. "De Courbet à Picasso", doit tout au flair exceptionnel d'amateurs et collectionneurs russes de l'époque prérévolutionnaire, principalement Sergueï Trétiakov, Sergueï Ctchoukine, Ivan Morozov. Collections conservées et poursuivies par le Musée des Beaux arts Pouchkine de Moscou malgré les troubles politiques qui secouaient la Russie d'alors. Elles couvrent une période particulièrement féconde et novatrice en peinture : du réalisme à l'impressionnisme, et jusqu'aux débuts de l'abstraction. Réunissant les grands noms de ces divers courants, présentant et valorisant aussi bien des auteurs fort connus ou d'autres plus confidentiels mais de tout premier plan. Réalistes, les tableaux de Camille Corot célèbrent une nature imposante et sombre, où la présence humaine n'est qu'anecdotique, sauf dans le "Bain de Diane" sa plus grande toile, où la nature sert d'écrin au corps féminin, qui focalise toute la lumière. Comme "Le roi Candaule" de Jean-Léon Jérôme, dans un tout autre contexte, où la mythologie est prétexte à exalter la beauté feminine. "Le barbier" de Bonnat, un peu orientaliste ramène au quotidien. Mais avec la "Bénédiction des jeunes époux" de Dagnan Bouveret, c'est l'intimité familiale dans un contexte plus ethnologique. Le réalisme s'exacerbe avec l'angoissante " Ronde des prisonniers" de Van Gogh, ou la présence incongrue de deux petits papillons jaunes donne une lueur d'espoir à cet univers carceral. Le tableau de Gauguin : Matamoe, libère l'atmosphère. Paradisiaque, teinté de mystère il en appelle à l'aube de l'humanité. "Le baiser maternel" d'Eugène Carrière est un bain de tendresse et de fraîcheur. Tout comme les toiles du Douanier Rousseau et le beau visage de femme de Marie Laurencin. Citons. Cezanne, Bonnard, Vuillard et Valloton, Matisse, Braque et Picasso, Derain et Utrillo... ne sont pas oubliés avec des œuvres remarquables. Un tel voyage en peinture ne se résume pas en quelques lignes ; il mérite qu'on prenne le temps de s'y attarder. Quand ? Ouvert tous les jours de 9h à 19h. L'exposition se terminera le 22 novembre. Comment Y aller ? Martigny est à 50 km de Chamonix, par le col des Montets et la Forclaz. Combien Ça coûte ? Prix d'entrée: 20 FS (14 euros), 12,50 euros enfants & seniors, 8 euros étudiants, 29 euros famille. Le catalogue reproduit toutes les œuvres exposées: 45 FS.
