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Chamonix/Montagne: Guide, un métier très exposé

La litanie des accidents suscite douleur et interrogations au sein de la corporation des guides de haute montagne. Onze professionnels français ont péri depuis novembre dernier, en amateur ou dans l'encadrement de sorties en altitude. Fin mai, la mort de la championne Karine Ruby, aspirant-guide, qui s'était distinguée en pédagogie et prudence, lors de sa formation, et de ses deux clients, victimes d'un pont de neige, ajoutait au désarroi. Cet hiver un autre guide qui enseignait, ironie du sort, l'art de la sécurité sur glacier et du mouflage, était passé à travers un pont aux Grands Montets. Claude Rey, ex-président de la corporation, grand connaisseur de la neige, était décédé en Suisse, il y a deux ans, de la même façon. Depuis 2004 et une année noire pour la profession, le syndicat des guides et l'Ecole nationale de ski et d'alpinisme ont initié une réforme. Pour Bruno Pélicier, président de l'Union internationale des associations de guide de montagne, le nouveau cursus de formation, l'an prochain, doit répondre à cette problématique. « C'est un changement d'état d'esprit, il faudra du temps. On n'est plus sur des logiques d'alpinisme d'il y a 50 ans, basées sur des valeurs d'exploit. La clientèle cherche juste à passer des bons moments en montagne. Il faut que les guides fassent en sorte que cela se passe mieux.» Des outils d'aide à la décision Basé sur la notion de tutorat, sous le magistère d'un professionnel expérimenté, l'aspirant-guide sera moins livré à lui-même et intégrera progressivement l'activité. Seule femme guide à la Compagnie de Chamonix, Sylviane Tavernier regrettait justement que ce lien avec les vieux du métier, les sages, se soit rompu au fil des ans. Pour David Ravanel, guide à Chamonix, en charge de la prévention, si on dénombre plus d'accidents chez les professionnels, c'est aussi parce qu'ils passent plus de temps en montagne. Et qu'il y a davantage de mono-actifs qui en vivent toute l'année. Cascade de glace, avalanche, ponts de neige...Si certains accidents relèvent de la fatalité, cet accidentologie alimente et nourrit la pédagogie de l'Ensa (Ecole nationale de ski et d'alpinisme). La nivologie, la méthode empirique du 3 par 3, guidant le professionnel sur son choix d'itinéraires en hiver, à l'appréciation de paramètres objectifs, est désormais enseignée. De même en cascade de glace selon la morphologie du terrain, le discours évolue et des outils d'aide à la décision plus "scientifiques" sont à l'étude. Concernant les ponts de neige, et l'évolution sur glacier, faut-il préconiser un sondage systématique de toute zone où l'on s'arrête en groupe, comme le suggère Jean-Paul Vion, responsable du département alpinisme à l'Ensa ? Le thème doit être abordé en réunion de coordination. Vion insiste sur les longueurs de cordes adaptées. Pour beaucoup, dans un contexte de consummérisation de la montagne, de désir d'émotions rapides, plus que jamais la profession a besoin de repères. Alors patron du Peloton de gendarmerie de haute montagne de Chamonix, Blaise Agresti, également guide, déplorait, à l'entame de la décennie 2000, la perte de certaines habitudes simples comme l'encordement sur glacier. REPÈRES 20 % EN VIVENT TOUTE L'année Seuls 20 % des guides vivent à l'année de cette activité (alpinisme, canyon, raid à skis, via ferrata). Leurs revenus sont très fluctuants, dépendant de la météo et de la conjoncture économique. Si le prix d'un engagement de guide à la journée semble élevé, il faut enlever le pourcentage reversé au bureau des guides, auquel s'ajoutent les assurances et un matériel coûteux à renouveler souvent. 90 JOURS PAR AN La moyenne d'activité dans la profession est de 90 jours par an. Ce chiffre masque de grands écarts entre ceux qui sont guides à temps plein et ceux qui exercent leur métier de manière occasionnelle. Cette moyenne est stable depuis des années. ON ARRÊTE à 45 ans L'âge moyen de cessation d'activité est 45 ans, après 17 ans de pratique. Là encore, cette moyenne masque des écarts très importants, entre ceux qui renoncent très vite au métier et les guides qui exercent au-delà de 60 ans. 270 EN SAVOIE 270 guides sont établis en Savoie. Le Dauphiné

Ski patrol now equipped with the Recco 9 - Chamonix news
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