L'effet loupe médiatique n'a pas joué. N'empêche, cette année 2009 avec une accidentologie diffuse et sournoise, sans guère d'accident à la mortalité massive, restera pourtant noire pour les activités de montagne. Si les données brutes du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) font état d'une létalité approchant les 100 morts, en terrain de montagne, après traitement et analyse, la préfecture de Haute-Savoie, a recensé 56 morts depuis le 1er janvier purement liés à des activités de montagne. Autant que sur les routes. Un chiffre en hausse constante depuis 2006 et parmi les plus élevés de ces dix dernières années mais, en valeur absolue, pas un record en soi. On a connu plus meurtrier globalement (lire Repères en page ci contre). Mais la grande particularité de cet exercice 2009, c'est le poids de l'accidentologie qu'ont pris les autres massifs haut-savoyards, alors que jusque-là le Mont-Blanc cristallisait l'essentiel de la dramaturgie alpine. Près de 200 secours en VTT Avec 33 morts hors massif du Mont-Blanc, selon les pompiers du GMSP, qui interviennent en mixité avec les gendarmes sur les autres secteurs haut-savoyards, on atteint des sommets. Surtout le lieutenant Patrice Ribes, patron du PGHM d'Annecy, relève 22 accidents mortels en randonnée pédestre. Additionnés à ceux du massif du Mont-Blanc, cela fait de cette activité la plus accidentogène avec près de la moitié des décès. Vu la topologie des itinéraires, aérienne, abrupte, alpine, on déplore de plus en plus d'accidents dans des secteurs à la limite de la rando et de l'escalade : dent d'Oche, pointe Percée ou Salève avec quatre morts. Du côté des pompiers, autre activité préoccupante, pour le capitaine Marcellin patron du GMSP : le VTT. Discipline en plein essor et que les stations tentent de promouvoir pour rentabiliser leurs remontées l'été, entre juin et septembre, elle a occasionné près de 200 secours sur toute la Haute-Savoie. Pour le reste, dans le massif du Mont-Blanc, le commandant Lavergne, patron du PGHM de Chamonix, explique la hausse d'accidentologie par la météo assez exceptionnelle cette année. "Toute la saison estivale, la montagne était accessible. Mécaniquement la fréquentation et le nombre d'accidents potentiel augmentent." D'où un triste bilan qui finalement, excepté peut-être le drame de la championne Karine Ruby, disparue avec ses deux clients en mai dernier, est passé plutôt inaperçu aux yeux des relais médiatiques. Et pourtant certaines moyennes ont fait froid dans le dos : l'année avait commencé par un mois de janvier mortel et 13 morts en quinze jours. C'est ce qu'on appelle la loi des séries. in le Dauphine, 08/10/09
