Dans la vallée, on connaissait mieux son frère, Pierre-Emmanuel qui, avec le Crédit Agricole, a repris les champagnes éponymes, après la vente du groupe familial au fonds d'investissement américain Starwood. Pourtant, Frantz, son aîné, est lui aussi un amoureux de Chamonix, où la famille a une résidence depuis 60 ans. En tant que pilote de tourisme (qualification montagne), il a même été domicilié dix ans au pied du Mont-Blanc. Mais lui, dans les affaires familiales, c'était le "Monsieur hôtellerie". À partir de 1979, il a présidé le groupe Envergure, 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires, avec ses chaînes bien connues : Kyriad, Campanile, Première Classe... Aussi, lorsqu'il y a un an, l'Hôtel Mont-Blanc, un des fleurons touristiques de Chamonix, 150 ans d'existence, était mis en vente par le groupe franco-suisse Best-Mont-Blanc, forcément, son intérêt fut éveillé. Depuis la cession de l'entreprise Taittinger, il était resté conseiller auprès de Starwood dans ses missions hôtelières. Avec son épouse Djamila, Frantz Taittinger a réuni quelques membres de la famille pour finalement acquérir, la semaine dernière, ce quatre étoiles en perte de vitesse et dont l'activité était en baisse de près de 15 % depuis la crise. Objectif : rénover l'établissement aux quarante chambres et le remettre à un niveau de prestation de standing. « L'hôtel Mont-Blanc a une histoire. Mon épouse Djamila et mes enfants voulaient reprendre un hôtel familial », confiait hier le nouveau propriétaire. C'est en nom propre que cet homme qui fut à la tête de mille hôtels a racheté cet établissement avec plusieurs membres de sa famille. C'est son fils Tariq et sa compagne qui, fin février, devraient prendre les rênes du Mont-Blanc. Du côté du vendeur, Blaise Anghern, président de Best-Mont-Blanc, se félicite de cette transaction qui va faire du bien à son groupe, désireux de se recentrer sur ses établissements de gamme trois étoiles. « Il faut souligner la qualité de l'acquéreur, son attachement à Chamonix. De quoi faire du bien à l'hôtellerie de la vallée. » Quant au montant de la transaction, il demeure encore confidentiel.
