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Chamonix: 18es Piolets d'or du 7 au 10 avril

Pour ce 18e rendez-vous des oscars de l'alpinisme, c'est encore le poids de l'histoire qui fait pencher l'actualité. La remise d'un Piolet d'or carrière à Reinhold Messner, premier homme à avoir gravi les quatorze sommets de plus de 8 000 ou les 60 ans de la conquête de l'Annapurna, célébrés en marge de l'événement, semblent estomper la liste des cinq grandes réalisations mondiales en 2009. Pourtant, le mérite des héritiers n'est pas moins grand que celui des aînés. Des décennies après, l'ère des conquêtes est révolue, mais c'est encore l'esprit d'aventure qui prévaut. « Au-dessus de 6 500 m, aucun hélicoptère ne peut intervenir, donc pas de secours possible », rappelle Christian Trommsdorff, qui entend promouvoir l'alpinisme dépouillé, simple. Dans la charte éthique des Piolets d'or, on retrouve la dimension exploration des pionniers. Certes, aujourd'hui, il y a la télémédecine, les routeurs météo, un matériel plus performant et des vêtements plus chauds. Mais la difficulté technique est sans commune mesure, insiste Trommsdorff : « Ces réalisations demandent un engagement et une expérience plus forts. À l'époque, les voies empruntées pour les premiers 8 000 étaient plus faciles et gravies avec beaucoup de moyens, un style lourd. » Et aujourd'hui, les alpinistes font de l'escalade à 8000, à 20 % des capacités humaines, là où les aînés peinaient à marcher. Mais le problème demeure : a-t-on fait le tour de la question ? Issu de la nouvelle génération, l'Annécien Christophe Dumarest le dit : « C'est vrai que la barre a été mise très haut au niveau difficulté. Maintenant, l'idée n'est pas forcément de faire mieux mais différent. Et éviter l'ambiance kermesse des voies normales à 8000 ». Ce qui a changé aussi, c'est l'exposition de ces alpinistes. « L'an dernier, j'ai dû placer deux papiers en presse nationale, explique François Carrel, journaliste spécialisé montagne. L'alpinisme de haut niveau sur des sommets inconnus avec des exigences éthiques fortes est devenu compliqué pour le public. Une course à la voile est bien plus lisible. » Christophe Dumarest lui essaye « de raconter des histoires ». Mais le profane les comprend-elle ? En France, certains jeunes alpinistes s'accommodent fort bien de cet anonymat, à l'image du duo chamoniard Julien Herry-Maxime Belleville, auteur d'enchaînements dans le Mont-Blanc ou d'aventures extrêmes au Pakistan, dans leur coin, sans autre but que de trouver le plus beau chemin. « Raconter leur truc, ça les fait ch... » confie un ami. Comme le précise François Carrel, l'exemple des deux derniers grands alpinistes français qui ont épousé une logique de médiatisation, s'ouvrant à la portée du public avec des projets "lisibles" est peut-être dissuasif. Patrick Bérhault et sa traversée des Alpes au fil des 4000 en 82 jours ou Jean-Christophe Lafaille dans la course aux quatorze 8000 « sont allés très loin dans ce registre. » Ils sont morts. Le Dauphiné

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