Dimanche dernier, sur le parvis de l’église de Chamonix, Éric et Florence Woerth, le président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer et le député Martial Saddier, assistaient à la cérémonie de la Compagnie des guides, parmi une foule de spectateurs. Et tous les auditeurs de se demander qui était ce “cher Éric” que remerciait le président de la Caisse de secours des guides ; une association de solidarité qui vient financièrement en aide aux guides blessés et à leurs familles. Ce dernier remerciait le ministre du Travail et client de la Compagnie chamoniarde, Éric Woerth. Pourquoi ? Quand le ministre ouvre son carnet d’adresses L’an dernier, le ministre alors en charge du Budget de l’État, avait conseillé les guides à propos de leur Caisse de secours, les incitant à passer de l’associatif à la fondation. N’étant pas à même de les aider directement, il leur avait ouvert son carnet d’adresses et donné le nom de Jean Blocquaux, un temps directeur de cabinet de l’ancienne ministre des Affaires sociales, Georgina Dufoix, pour monter le dossier juridique permettant cette mutation. Un travail compliqué dans la mesure où une fondation doit être riche d’un million d’euros au minimum, pour exister légalement ; somme dont ne dispose évidemment pas la petite Caisse de secours. Pourtant cette dernière aurait tout intérêt à suivre les conseils avisés du ministre, quitte à se faire héberger par une fondation déjà en place. Ce changement de statuts permettrait de bénéficier d’éventuels versements d’une partie des impôts sur la fortune (ISF) de contribuables le désirant. De plus, les éventuels legs généreux à la Caisse de secours -jusque-là taxés à 75 % par l’État- pourraient continuer à se faire, mais sans l’handicapant reversement à l’administration fiscale au titre des droits de successions. Les précieux conseils de l’alpiniste Éric Woerth pourraient bien donner un nouveau souffle à cette Caisse de secours, ancêtre de la Sécurité sociale pour les guides, depuis 1863. Le Dauphiné