Vendredi à 21 h 15 à Notre-Dame-de-la-Gorge (au-dessus des Contamines), les organisateurs annonçaient que l’UTMB était annulé. Raison invoquée : le mauvais temps persistant, associé à un débalisage sauvage de la portion de parcours la plus dangereuse, entre le col du Bonhomme et les Chapieux. Un geste crétin qui aidait à mettre un point (presque) final au mythique Ultra-trail du Mont-Blanc. Plus tard dans la nuit, tandis que les premiers coureurs étaient rapatriés des Contamines à Saint-Gervais, puis à Chamonix, Catherine Poletti, la directrice de la course, annonçait en conférence de presse (à minuit) que « la météo changeait toutes les six heures. Il était donc impossible de décider d’en annuler le départ ». Il n’est pas nécessaire de se lancer dans de grandes investigations pour retrouver le bulletin météo du vendredi, émis par Météo-France à la mi-journée. Dans ce dernier, on peut lire pour le Mont-Blanc que le temps était instable, avec une persistance des pluies orageuses se renforçant. Qui plus est, les organisateurs s’étaient, pour l’occasion, attachés les services d’un météorologue routeur, réputé pour sa fiabilité, y compris sur de petites portions de secteurs géographiques. Or Yan Giezendanner (surnommé le “routeur des cimes”), puisqu’il s’agit de lui, avait bien averti les trailers du Mont-Blanc de la situation météorologique. « Samedi dernier, j’étais confiant et j’avais annoncé du beau temps. Mais dès lundi matin, j’ai averti Catherine Poletti que le temps changeait, et pas en bien. » Et vendredi à 18 h 30, sous d’énormes cumulus couleur plomb, les 2 300 coureurs de l’UTMB s’élançaient. Hier matin, tandis que certain concurrents acceptaient de partir pour une CCC de substitution depuis Courmayeur, d’autres, furieux, s’en prenaient aux bénévoles qui n’étaient pour rien dans cette annulation. D’autres, calmes, comme le champion en titre Kilian Jornet, s’étonnaient que le départ ait été donné. Le Dauphiné
