Le 20 mars, il faudra tailler des marches dans la glace pour accéder au refuge du Goûter, situé à 3 835 mètres sur la voie du Mont Blanc, dont la réconstruction a débuté en 2009. Lors de la réouverture du chantier, la société Albedo énergie, basée à Savoie Technolac, va récupérer les mesures des deux sondes extérieures et des huit capteurs placés dans le bâtiment. Elles permettront d’étudier le comportement du refuge inoccupé durant l’hiver et de mesurer l’impact du rayonnement solaire sur la température intérieure. Chaque année, 7 000 alpinistes font étape au refuge. Le même travail de mesure a été effectué par simulation en période d’occupation afin de dimensionner avec justesse les équipements de chauffage, de production solaire photovoltaïque et thermique, et de ventilation. “La station météo de l’Aiguille du Midi étant en panne, il a fallu reconstituer un fichier météo pour effectuer une simulation thermique dynamique, c’est-à-dire regarder heure par heure l’évolution des températures du refuge sous l’effet des variations de la météo”, explique Michel Meunier, dirigeant de la société. Grâce à un scénario d’occupation établi en fonction de la fréquentation du refuge, Albedo a montré que lorsque 110 personnes se trouvent dans la salle commune, la température monte à 35°C ! Ont aussi été imaginés des scénarios catastrophe avec plusieurs alpinistes bloqués au refuge et des installations en panne pendant 15 jours. “Il fallait prévoir des solutions palliatives pour ne pas mettre en danger la vie des occupants”, explique Michel Meunier. Ce dernier sait qu’il n’aura qu’une fois dans sa vie un chantier d’une telle ampleur, mais en terme de notoriété, sa société pourra se prévaloir d’une référence prestigieuse. Albedo aussi a réalisé le bilan carbone du refuge englobant les phases d’étude, de construction, puis de vie jusqu’en 2062. Avec 540 tonnes équivalent CO2, le Goûter est plutôt exemplaire si l’on considère qu’une famille française moyenne en émet environ 450 sur la même période.