Incontestablement le téléphérique visuellement “vedette” de Chamonix de par sa situation qui le rend impossible à manquer, le téléphérique du Brévent impressionne le visiteur par sa portée en plein ciel, entre Planpraz et Brévent, sous les yeux des touristes du centre-ville.
Voilà maintenant une centaine d’années déjà, que les passionnés d’escalade, les randonneurs, les skieurs et les touristes empruntent quotidiennement ce téléphérique à l’histoire passionnante, qui à permis à des milliers de visiteurs, sportifs ou non, d’accéder à l’un des plus beaux panoramas du paysage alpin.
C’est dès 1912 que l’idée de ce téléphérique est née dans la tête d’Alfred Cachat, propriétaire de deux grands hôtels chamoniards, le Mont-blanc et le Majestic, qui imagine alors un “funiculaire aérien” qui reliera tout d’abord la colline de Planpraz, puis le sommet du Brévent, qui est alors un point de vue fréquenté, mais accessible seulement par la “cheminée du Brévent”, passage aérien, équipé de rampes qui franchit la dernière barrière rocheuse qui donne accès au sommet.
Après de nombreux déboires, Alfred Cachat abandonne, et c’est Édouard Pellerin, un promoteur qui s’attelle à la réalisation du projet avec André Rebuffel, un ingénieur conseil et maître d’oeuvre.
En 1920, les travaux commencent et une première cabine est livrée en 1927 par les ateliers chamoniards René Schmidt.
En 1928, un troisième téléphérique de France ouvre ses portes
Le 30 juillet 1928, le troisième téléphérique de France ouvre officiellement ses portes.
Les touristes sont alors propulsés à 2 000 mètres d’altitude en quelques minutes, tandis que jusqu’alors, c’est à dos de mulet que l’on atteignait le point de vue de Planpraz.
Dans le même temps, en face, le téléphérique des Glaciers, qui doit conduire au col du Midi, est confronté à de multiples difficultés de construction.At the same time, opposite, the Glaciers cable car, which must lead to the Col du Midi, is facing multiple construction difficulties.
Le sommet du Brévent, à 2 500 mètres, est devenu facilement accessible
En 1930, le second tronçon est ouvert, et le sommet du Brévent, avec 2 500 mètres d’altitude, devient le belvédère à la mode, où les touristes se pressent pour profiter de la buvette, face à un panorama unique, et au Mont-Blanc. Et grâce à une portée audacieuse de 1 950 mètres de long et 500 mètres de dénivelé, sans aucun pylône, véritable prouesse technologique pour l’époque.
Puis le ski va prendre son essor, et le Brévent va alors devenir le point de départ de descentes vertigineuses et inédites, de ce qui va devenir son domaine skiable, avec notamment la célèbre piste “Charles-Bozon”, et ses 1 500 mètres de dénivellation vers Chamonix.
La modernisation du téléphérique
Après 57 ans de bons et loyaux services, en 1979, c’est l’arrivée d’un tout nouveau modèle de transport par câbles construit par l’Isérois Montaz-Mautino, une télécabine sur le premier tronçon vers Planpraz, avec un débit de 1 330 personnes à l’heure et sept minutes de voyage, qui n’ont plus rien à voir avec les 150 personnes à l’heure du premier téléphérique.
En 1988, nouvelles modernisations, refonte totale des gares, et nouveaux équipements, avec deux cabines de 60 places sur le second tronçon.
En 2008, un nouveau projet de modernisation fait disparaître la gare de départ, ainsi que les pylônes en bétons d’origine, ce qui occasionnera quelques débats quant à la nécessité de conserver ces vestiges du passé. Ils seront tour à tour “grignotés” et leur soustraction du paysage s’étalera sur deux années.
De nouvelles cabines sont installées, et la remontée mécanique continue sa mission, bien ancrée dans l’histoire touristique Chamoniarde.