Deux pilotes atterrissant illégalement avec un avion près du sommet du Mont-Blanc, un touriste abandonnant un rameur sur le massif du Mont-Blanc, des tentatives d'escalade avec de petits enfants ou des animaux de compagnie ... Les dérives ne manquent pas en montagne, et particulièrement sur le Toit de l'Europe.
Lors de sa visite en Haute-Savoie en février 2020, le président Macron a promis de rédiger un décret qui protégerait mieux le massif du Mont-Blanc.
Sous l’égide d’Emmanuelle Wargon, secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, élus et administration ont discrètement travaillé durant le confinement. Un document est quasiment prêt.
Restrictions pour protéger le massif du Mont-Blanc
Les principaux concernés par ce texte se sont réunis lundi 15 juin en préfecture de Haute-Savoie, à Annecy. Au menu des discussions : les contours de la réglementation qui encadrera les pratiques sportives aux abords du sommet.
« Cet arrêté doit permettre aux gens de continuer à profiter du mont Blanc, mais en respectant la montagne », a déclaré le maire de Saint-Gervais, Jean-Marc Peillex.
Cette version du texte prévoit la seule autorisation de l'alpinisme, avec un maximum de trois personnes par cordée, et du ski-alpinisme sur la partie sommitale du mont Blanc.
Les atterrissages en parapente, comme l'avaient fait 150 pratiquants en 2019, ne seraient possibles que sur dérogation des autorités locales quand les conditions aérologiques sont favorables. Pour rappel, l'atterrissage au sommet du massif du Mont-Blanc était interdit aux parapentistes à l'été 2019.
Sur la partie "périphérique", d'autres activités comme la randonnée ou la pratique du VTT seraient autorisées.
« La commune de Chamonix-Mont-Blanc, au cours des travaux préparatoires, s'est toujours attachée à définir un cadre aux pratiques de la montagne, sans entraver les pratiques que l'on peut considérer comme traditionnelles »,commente le maire de Chamonix, Eric Fournier, dans un communiqué, saluant « un pas significatif qui devrait permettre d’éviter certaines dérives ».
Âge minimum
Certaines questions restent toutefois en suspens, comme l'introduction d'un âge minimum pour l'ascension du mont Blanc.
Jean-Marc Peillex se dit favorable à la mise en place d'un "âge plancher" en dessous duquel l'enfant ne pourrait monter que s'il est accompagné par un professionnel, mais il n'y a pas eu de consensus entre les participants. Une nouvelle consultation doit avoir lieu à ce sujet.
Autres mesures
Eric Fournier considère, lui, que cet arrêté doit "être nécessairement complété par d’autres mesures" comme la révision de la réglementation aérienne sur le massif du Mont-Blanc. Cette question fait l'objet d'une autre procédure devant aboutir en début d'année 2021.
Le maire de Chamonix estime que la réglementation actuelle répond « davantage à des pratiques des années 60 qu'à une gestion environnementale durable du massif ».
La version finale de l'arrêté de protection des habitats naturels devrait être signée par le préfet avant la fin du mois d'août.
Mais le maire de Saint-Gervais souhaiterait son "application morale" par les pratiquants de la montagne dès aujourd'hui.
Source @France3