Le lac glaciaire formé en 2018 au pied du glacier des Bossons prend du volume à mesure que celui-ci fond. Pour éviter une vidange potentiellement trop importante et de crue torrentielle très dangereuse la commune de Chamonix va entreprendre des travaux pendant le mois de juin 2022.
Devenu une curiosité de la vallée, les randonneurs s’y sont précipités pour photographier le lac, qui, l’été dernier, abritait une cavité naturelle photogénique.
Mais à mesure que le glacier des Bossons fond, l’étendue d’eau observable à 1 695 mètres d’altitude se développe, au point d’inquiéter la mairie de Chamonix et la préfecture qui suivent de près son évolution. Des glaciologues l’ont étudié de près et leur travaux ont mis en évidence sa rapide poussée de croissance.
Selon Le Dauphine, en juillet dernier, le volume du lac était estimé à 3 700 m³. Mais parce que le débit de son exutoire principal reste inférieur aux débits entrants, le lac périglaciaire gonfle, surtout l’été en période de fonte.
Risque de bascule de l’écoulement vers le torrent des Bossons
Selon l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE), le glacier des Bossons diminue dans cette zone de 4,5 à 6,5 mètres par an. Un paramètre qui laisse penser que dès l’automne prochain, le lac pourrait atteindre 20 000 m³, soit cinq fois son volume enregistré l’été dernier.
« Les mesures effectuées à l’aide de radars et de sondes ont mis en évidence que le lac est aujourd’hui bloqué par le glacier », a expliqué Claude Jacot, adjoint chamoniard en charge de la sécurité et de la montagne. « Mais lorsque celui-ci va se retirer, l’écoulement risque de basculer en rive gauche vers le torrent des Bossons et son quartier, car la pente du lit rocheux est orientée dans ce sens. »
Des travaux de déroctage pendant le mois de juin 2022
La commune de Chamonix a décidé d’entreprendre des travaux de déroctage pendant le mois de juin pour limiter l’impact d’une vidange soudaine imprévisible.
Une pelle araignée sera prochainement montée en hélicoptère pour que soient déplacés quelques gros blocs autour du déversoir actuel, afin d’abaisser le niveau du lac et réduire le danger.
Cette opération permettera une purge partielle du lac. Un suivi sera réalisé sur le lac et la langue glaciaire à l’aide de nouvelles sondes, de radars et de drones.
Le coût total de ces interventions est estimé à 128 000 euros.
Source: @Le Dauphiné Libéré