Au coeur de l'hiver, les actionnaires de l'opérateur des remontées de Chamonix s'étaient aperçu que leur investissement phare, la nouvelle télécabine de Planpraz, avait coûté 6 M€ de plus que prévu, soit 20 M€ (un dépassement de plus de 50 %). Soit le chantier le plus somptueux des massifs français. Un record qui n'avait pas fait rire du tout la Compagnie des Alpes, la famille Seydoux ou encore la mairie de Chamonix. Depuis, les rumeurs de remaniement au sommet de l'entreprise, troisième opérateur français de remontées mécaniques, avaient transpiré. Le récent conseil d'administration devait confirmer trois mutations ou départs. Ainsi, hier, par communiqué, la Compagnie du Mont-Blanc (CMB) confirmait le remaniement de son exécutif : départ et mutation du directeur général François Bidaut et de ses deux directeurs généraux délégués Gabriel Troubat, patron des remontées, et Olivier Vezinhet, directeur technique. C'est le premier des trois qui, selon le communiqué, a proposé au conseil d'administration de mettre fin aux mandats des deux autres. "Olivier Vezhinet sera chargé d'une mission d'appui aux sites opérationnels afin que ceux-ci puissent développer leurs compétences et leurs responsabilités dans le domaine technique." Quant à Gabriel Troubat, en délicatesse avec le personnel, la CMB redoutait un syndrome Courchevel, alors que le personnel avait déclenché une grève en pleines vacances de février pour réclamer le départ de leur directeur. Son départ était programmé. "Gabriel Troubat, qui ne sera pas remplacé dans ses fonctions, quittera prochainement la société", confirme le communiqué. Plus paradoxal est le départ de François Bidaut alors même qu'il est chargé de piloter la réorganisation. Il assumera la direction générale de la société jusqu'à l'installation de son successeur. "François Bidaut assurera ensuite une mission de formation pour les personnels d'encadrement de la Compagnie du Mont-Blanc et des sociétés de remontées mécaniques de la Compagnie des Alpes. Il restera d'autre part le représentant permanent de la Compagnie du Mont-Blanc auprès de certaines sociétés et organisations, en particulier le Syndicat national des Téléphériques de France." Au-delà de ces changements dans l'organigramme, de nouvelles orientations pour l'organisation et la direction de la Société ont été définis. "L'organisation évoluera afin de donner davantage de responsabilités et de moyens aux grands sites opérationnels : les domaines de Brévent-Flégère, Balme et les Grands-Montets, l'aiguille du Midi, et les trains de montagne." Le Dauphine
