Jaroslaw Skowron sera-t-il présent à la barre du tribunal de Bonneville, cet après-midi ? Pas sûr… Pourtant, son procès pourrait bien avoir quelques retentissements dans le milieu des professionnels de la montagne. Le 11 juillet dernier, notre homme redescendait du mont Blanc. Sur sa corde, deux Australiens, un Polonais et lui, dans le rôle de guide rémunéré par ses clients. Le seul problème, c’est que si Jaroslaw est bel et bien diplômé dans son pays, son brevet n’est pas reconnu en France, pas plus que par l’Union internationale des associations de guides de montagne (UIAGM). Un “guide marron”, donc. Son petit commerce illicite aurait pu passer inaperçu. Malheureusement, lors de la descente du groupe, ils étaient cinq. Hélas, l’un des membres (lui aussi guide polonais) évoluant désencordé, a fait une chute mortelle dans le couloir du Goûter. C’est ainsi que le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Chamonix découvrit les activités de Jaroslaw… Cet après-midi, il devrait comparaître devant le tribunal de grande instance de Bonneville pour “usurpation de titre”, et risquera un maximum de 15 000 € d’amende, assortie d’une année d’emprisonnement. Pour les guides français, cette affaire revêt une certaine importance. Selon sa sévérité, le jugement du tribunal pourrait valoriser le diplôme délivré par la Jeunesse et les sports, via l’École nationale de ski et d’alpinisme (Ensa) de Chamonix et, surtout, dissuader les guides marron d’exercer dans les massifs français. Le Dauphiné