"Ils sont anéantis". Cette phrase a été lâchée hier par l'un des rares employés de Dynastar qui a accepté de parler. Bizarrement, le calme qui régnait en début de soirée sur le parking de l'entreprise de Sallanches, en Haute-Savoie, contrastait avec l'ouragan provoqué l'après-midi par l'annonce de la suppression de 90 des 200 emplois et d'une trentaine de mutations. Un bilan qui confirme les peurs exprimées ces derniers jours par les salariés, qui subissent déjà deux mois de chômage partiel. Pourtant, la grogne est bien là. Tapie pour l'instant? "C'est une réaction d'indignation", osait-on à peine dire du côté de la CGT. "Ils ne peuvent pas faire faire des heures supplémentaires en veux-tu, en voilà juste parce qu'elles sont défiscalisées, et après jeter les gens comme des Kleenex". "On a le savoir et la technologie, et on les perd" Un sentiment partagé par Georges Morand (divers droite), maire de Sallanches, qui s'avouait "impuissant". "Des familles vont se retrouver dans une situation difficile", confiait le premier magistrat. "Dynastar est l'un des deux meilleurs fabricants de skis au monde. On le savait qu'il avait des problèmes, mais pour ce fleuron de l'entreprise en France, les pouvoirs publics auraient pu investir. Les sociétés font de bonnes affaires, mais pour rentabiliser, on dégage. Il y avait peut-être une autre issue que cette première tranche de licenciements, qui peut en induire une deuxième? On a le savoir et la technologie, et on les perd". Le Dauphiné