Selon les mesures récemment réalisés par le laboratoire de glaciologie de Grenoble, La Mer de Glace, le plus grand glacier français, situé sur le Mont-Blanc, a perdu plus de trois mètres d'épaisseur lors de l'année écoulée - trois fois plus que lors d'une année ordinaire.
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Entre octobre 2014 et octobre 2015, la Mer de Glace (32 km2) a perdu 3,61 mètres d’épaisseur, en moyenne, sur l’ensemble de sa surface, estime Christian Vincent, ingénieur de recherche au LGGE. Sur les trente dernières années, la Mer de glace ne perdait en moyenne qu’un mètre par an, sauf en 1995 et en 2001 où elle a gagné quelques centimètres. Les facteurs qui expliquent cette perte sont surtout les chaleurs caniculaires de l'été dernier, et ainsi, la faiblesse des précipitations entre octobre et mai qui a fortement contribué au rétrécissement du glacier.
Les glaciers de montagne menacés de disparition?
"De nombreux glaciers à travers les Alpes semblaient reculer à une vitesse plus rapide qu'il y a quelques décennies. Ces effets, liés aux variations du climat, risquent de changer le décor de nos massifs", a constaté Christian VINCENT.
Selon une étude réalisée en 2007 par le LGGE, pour le glacier de Saint-Sorlin, on a constaté une perte d'épaisseur de 3,31 mètre de glace lors de l'année écoulée.
«C'est un énorme déficit. Il est global sur l'ensemble des glaciers des Alpes françaises», a commenté Christian Vincent. Le glacier devrait avoir pratiquement disparu en 2060 en cas de réchauffement climatique de +1,8°C d'ici 2100, ce qui laisse augurer d'une destinée analogue pour l'ensemble des petits glaciers des Alpes situés à basse ou moyenne altitude.
«En prenant un scénario climatique moyen, les glaciers qui culminent en-dessous de 3.500 mètres devraient disparaître avant 2100», résume Christian Vincent.
Du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris, aura lieu une conférence sur les changements climatiques et doit apporter des solutions à ce nouveau phénomène.
