Lundi 3 septembre 2018, la préfecture de Haute-Savoie a décidé de fixer des quotas de maximum 214 alpinistes par jour à partir de l'été prochain.
Cette décision a pour objectif de réduire les décès et les accidents sur le Mont Blanc.
Selon Jean-Marc Peillex, maire de Saint-Gervais, "C’est une décision difficile mais une vraie bonne décision, car le Mont Blanc n’est pas une course comme les autres. Elle se prépare".
Le nombre de alpinistes autorisés à franchir la route royale était de plus de 300 par jour, malgré le risque croissant de chute de pierres, car les températures élevées dégagent davantage de terrain à haute altitude.
De plus, 16 grimpeurs sont morts cette saison, le principal problème étant que les alpinistes ne reconnaissent pas le danger réel de la montagne et sont mal préparés.
Certains alpinistes sont irrespectueux et entreprennent l'ascension sans même réserver une place dans un refuge, vous pouvez en lire plus ici.
Un tronçon de la populaire "Voie Royale" menant au sommet, ainsi que la Aiguille du Goûter, sont si dangereux qu’ils sont surnommés le "couloir de la mort".
Le maire de Saint-Gervais tente depuis plusieurs années de limiter le nombre de personnes. Il a déclaré que "Je suis fier d’annoncer qu’en 2019 le Mont-Blanc ne sera plus bafoué".
Mais il voulait préciser que "Ce n'est pas une sanction pour les alpinistes, mais simplement du bon sens: nous souhaitons que le nombre de personnes qui partent vers le Mont-Blanc corresponde au nombre de places disponibles dans les refuges".
À partir de l'année prochaine, les grimpeurs sans guides doivent obtenir un permis «gratuit» auprès de l'office du tourisme pour prouver qu'ils ont réservé une place dans un refuge un jour donné. "On distribuera aux alpinistes un document. C’est une forme de permis."
L’objectif n’est pas de faire payer mais de réguler. Oui le « permis » ne devra pas être payant. Sur cette seule voie de #saintgervais entre le 15/6 et le 15/9, soit 90 jours, la limite à la capacité des refuges représente un potentiel de 20.000 ascensionnistes (214*90)
— Jean-Marc PEILLEX (@PEILLEX) September 4, 2018
Selon France Bleu, ces mesures doivent permettre de mettre un point final aux problèmes récurrents de surfréquentation de la voie royale. "Une brigade verte, ou blanche puisqu’on est sur le Mont-Blanc, composée d’agents assermentés sera crée. Ils seront habilités à mettre des contraventions."
Le maire veut également imposer des amendes aux grimpeurs qui tentent l'ascension sans équipement adéquat.
Le Maire de Chamonix dénonce cette décision
Le Maire de Chamonix, Eric Fournier, est furieux et affirme qu'il n'avait pas été informé de cette décision «unilatérale».
Il croit que "Les incidences et conséquences d’une décision ne considérant qu’un seul versant pouvant s’avérer dramatiques, la commune de Chamonix Mont-Blanc sera amenée à prendre des mesures permettant de gérer les effets négatifs de cette décision non concertée".
Limiter les nombres sur la "Voie Royale" pourrait augmenter le risque que les randonneurs tentent des itinéraires «techniquement plus difficiles» et dangereux.
De l’autre côté, M. Peilleux affirme que Eric Fournier devrait rejoindre ce système et l’étendre aux routes de Chamonix s’il partage cette vision du respect de la montagne.
La nouvelle décision a été annoncée après une série de réunions entre les responsables locaux, la brigade de police de montagne française, la fédération française d’alpinisme et des associations de guides.