Dans les Alpes, le réchauffement climatique est ressenti quotidiennement, car les hautes altitudes n'échappent pas aux vagues de chaleur.
Outre le malaise provoqué par le temps incroyablement chaud, les conséquences à long terme commencent également à se manifester: les Alpes s'effondrent.
Déjà entre 60 et 70 événements cet été, c’est « colossal »
Les Alpes sont fortement touchées par le réchauffement climatique. Déjà entre 60 et 70 incidents cet été en sont la preuve. Et l'été est loin d'être terminé.
Lundi 29 juillet, un pilier rocheux s’est détaché du Cervin (à la frontière italo-suisse). Avec lui, cordes fixes et points d’ancrage. Et puis un guide et son client. Selon thelocal.ch, Six personnes ont perdu la vie dans la montagne cette année et les guides de montagne suisses estiment que la montagne devrait être fermée pour les alpinistes.
Mardi, l’aiguille du Peigne et l’arête Kuffner au mont Maudit côté combe Maudite. Jeudi, le bivouac des Périades. Dimanche, c’était le bas de la voie Cassin sur l’éperon Walker. Une liste non exhaustive.
De plus, il y a des événements qui prennent plus de temps à se dérouler mais qui sont néanmoins tout aussi tragiques. Par exemple, la Mer de Glace a fortement diminué au fil des ans.
La montagne n'est pas à blâmer
La montagne change donc de visage. Mais de là à lui imputer la faute, à la rendre coupable de tous nos morts, à la qualifier de « dangereuse »…
En effet, nos propres actions nous ont conduits à cette situation, comme le réchauffement climatique des 50 dernières années est, avec une probabilité de plus de 95%, due à l'homme (Myclimate.org).
Selon Ludovic Ravanel, a geomorphologist specializing in the phenomenon, géomorphologue spécialiste du phénomène, certains événements ne seraient tout simplement pas survenus il y a quelques années.
« Nous avons eu deux épisodes caniculaires dès le début de l’été, dont un relativement long et intense », rapporte Ludovic Ravanel.
« Un afflux de chaleur en tout début de saison signifie qu’elle va pouvoir pénétrer le sous-sol tout au long de l’été. C’est plus grave qu’à la fin du mois d’août, lorsqu’elle est rapidement stoppée par les premiers froids de l’hiver », poursuit le géomorphologue.
Car il n’y a pas grand-chose d’autre à faire pour le moment. Dans l’état actuel des connaissances, on ne peut pas prédire où seront les prochains écroulements. En revanche, « on peut s’attendre à voir de gros volumes, des dizaines voire des centaines de milliers de mètres cubes, tomber », annonce Ludovic Ravanel.