Le 14 mars 2020, tous les domaines skiables de la vallée de Chamonix ont été fermés et à partir du 17 mars 2020, la France est en confinement, afin de limiter la propagation du coronavirus COVID-19.
En seulement quelques jours de confinement à domicile, la qualité de l'air s'est considérablement améliorée.
Quelle ironie : tandis que l’air devrait devenir de plus en plus respirable, nous devons nous confiner encore davantage et éviter tout contact avec l’extérieur.
Depuis le début du confinement officiel le mardi 17 mars, certains indicateurs de la qualité de l’air sont passés au vert.
En Chine et en Italie, des images aériennes avaient déjà montré ce phénomène sur des zones habituellement très polluées.
Le plus évident étant la baisse de dioxyde d’azote. Sur la rocade d’Annecy, la concentration est passée de 30 microgrammes par m³ à 5 en l’espace de six jours. À Passy, le ratio est de 22 à 2.
Des chiffres qui ne sont pas surprenants quand on sait qu’en Haute-Savoie, 68 % des émissions de dioxyde d’azote (Nox) sont directement générées par le secteur des transports
Le massif du Mont-Blanc a été durement touché par le réchauffement climatique ces dernières années, et un glacier était au bord de l'effondrement en septembre 2019.
Maintenant que les gens sont confinés chez eux et que les transports en commun ont diminué, une baisse significative des polluants atmosphériques était attendue.
Les webcams placées à l’entrée du tunnel montrent que le trafic est encore fort entre l’Italie et la France
Et ce ne sont pas les camions qui continuent de circuler pour approvisionner le pays qui inverseront la tendance puisque le transport individuel truste à lui seul 80 % des émissions contre 20 % pour les poids lourds.
« Les Français ont souvent du mal à accepter que ce soient leurs propres voitures qui polluent le plus », souligne Antoine Martin, ingénieur pour l’Association pour le respect du site du Mont-Blanc (ARSMB).
Le tunnel du Mont-Blanc reste ouvert, mais le trafic a baissé de 15% depuis le début du confinement.
Des allées et venues dans de fortes pentes qui pourraient tout de même expliquer la baisse moins impressionnante du dioxyde d’azote (toutes proportions gardées) entre le 17 et le 22 mars, passant de 15 à 6 sur la route Blanche de Chamonix.
Plus de polluants autour des maisons
Si la corrélation est très claire pour le dioxyde d’azote, les autres polluants sont à prendre avec des pincettes.
D’ailleurs, les indices Atmo de la qualité de l’air pour la semaine écoulée étaient loin du “très bon” que l’on aurait pu attendre avec des moyennes plutôt autour de 40/100.
Alors que les polluants ont chuté sur les autoroutes, la situation est différente au fond de la vallée, où la pollution a en fait augmenté.
Le chauffage au bois individuel, qui contribue à lui seul en Haute-Savoie à plus de 70 % des émissions de particules fines PM2,5, est le premier pointé du doigt.
« Les gens passent davantage de temps chez eux et doivent donc se chauffer plus », suppose Didier Chapuis, directeur territorial d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes.
-50%
C’est la baisse moyenne des émissions de dioxyde d’azote sur la région Auvergne Rhône-Alpes (évolution similaire en France) depuis le début du confinement le 17 mars, en lien avec la baisse du trafic routier individuel.
Une baisse qui devrait encore s’accentuer cette semaine.
