Il y a eu 55 accidents de montagne graves, qui a entraîné 17 morts, depuis le 11 mai 2020, date à laquelle le coronavirus COVID-19 confinement en France a pris fin.
Deux fois plus de morts dans le Mont-Blanc et les massifs aux alentours que l'an dernier, à la même époque.
17 décès en deux mois et demi
Le 14 juillet a été une journée tragique, sept personnes ayant perdu la vie en Haute-Savoie. Deux alpinistes italiens sont morts au mont Maudit.
Un randonneur de 71 ans a perdu la vie dans les Alpes du Chablais lors d'une randonnée avec sa femme, et un homme et une femme ont accidentellement dévissé au niveau de la chapelle de la Glière (2663m), sur l'Aiguille du même nom.
Malheureusement, la liste ne s'arrête pas là. Le 31 mai 2020, la communauté Freeski a pleuré le décès du skieur professionnel, Hugo Hoff. Le 29 juin, un alpiniste de 22 ans s'est dévissé et a fait une chute de plus de 100 mètres.
Outre les décès tragiques, il y a eu aussi de nombreux autres accidents de montagne graves dans le Mont-Blanc et les massifs aux alentours depuis le 11 mai:
- 15 en parapente ou deltaplane;
- 13 en randonnée pédestre;
- 11 en alpinisme;
- 8 à VTT;
- 4 en escalade;
- 2 2 à moto trial ou quad;
- 1 en randonnée à ski;
- 1 en base jump.
Et si les gendarmes du PGHM de Chamonix travaillent dur pour apporter leur aide, dans certains cas, ils ne peuvent pas faire grand-chose.
Davantage de pratiquants de la montagne qui se lancent parfois sans préparation, ni expérience
Cet été, en raison du coronavirus les étrangers sont moins nombreux dans nos massifs mais il y a tout de même beaucoup de monde. De nombreux français sont restés dans l’hexagone, et certains optent pour une mise au vert à la montagne.
Selon le commandant du PGHM de Chamonix, le lieutenant-colonel Stéphane Bozon, il n'y a pas vraiment d'explication à cette série noire, tant les conditions météorologiques étaient généralement bonnes.
Cependant, la météo clémente de cette année est également un piège. « Il n’y a pas beaucoup de neige sur les hauteurs, cela incite davantage de randonneurs à sortir. Cette donnée est également essentielle dans le cadre du vol libre. Nous comptabilisons 42 accidents contre 22 sur la même période en 2019 », explique le préfet de Haute-Savoie, Pierre Lambert.
Une des raisons possibles de ces accidents tragiques pourrait être le manque de préparation en confinement. « Avec la période de confinement, les alpinistes n’ont pas pu faire leur préparation physique. Ils ne sont pas forcément à la hauteur de leurs objectifs. Il est essentiel de s’assurer des conseils d’un professionnel et de savoir renoncer quand cela semble risqué », a déclaré le préfet de Haute-Savoie.
Pour les débutants, le lieutenant-colonel Bozon recommande d’avoir recours aux accompagnateurs de moyenne-montagne et aux guides de haute montagne : « ils sont là pour guider dans les premiers pas de la randonnée ou de l’alpinisme, pour accompagner en toute sécurité ces gens qui découvrent la montagne».
Quant aux alpinistes confirmés, Stéphane Bozon recommande la prudence. « Il s’agit de gens qui pratiquaient régulièrement l’alpinisme ou la montagne, on est plutôt dans des fautes techniques individuelles, donc dans toutes les activités, randonnée pédestre, alpinisme il faut être très vigilant à ce que l’on fait et comment on s’assure ».
Le préfet Pierre Lambert recommande également la vigilance. « On ne va pas interdire l’accès à la montagne, cela n’aurait aucun sens. Il faut que les pratiquants fassent preuve de davantage de vigilance ».
Dans cet été pas comme les autres, le préfet a une bonne nouvelle. « Il y a moins de morts sur les routes que l’été dernier. Actuellement, nous sommes à 15 décès à ce jour contre 36 à la même période, l’an dernier », précise le préfet Pierre Lambert.
Sources @Le Dauphine, France Bleu
