Il faut avouer qu'ils sont tentants, les snowparks actuels des stations. Taillés à l'identique de ceux utilisés par les ténors du freestyle. C'est sans doute là que réside le problème... Hier, le PGHM de Chamonix a dû intervenir à trois reprises sur deux de ces snowparks d'exception. À 11 h 30 aux Grands-Montets pour un jeune de 17 ans victime à l'atterrissage d'une fracture ouverte du tibia. Et à 15 heures au même endroit pour un autre jeune freestyler victime cette fois d'une "fracture" du rein puis enfin, à 16 heures au snowpark des Houches, pour un garçon de 12 ans, évacué vers l'hôpital cantonal de Genève du fait d'un sévère traumatisme crânien. Devant cette série particulièrement pénible, la question de la dangerosité des snowparks se pose. Il faut savoir que les grandes installations disposent de ce qu'on appelle des "big air". Des tremplins de neige tellement importants qu'ils envoient le skieur ou le snowboarder à plusieurs mètres en l'air (souvent plus de dix mètres) avant la pente de réception. Le manque d'entraînement se paye (trop) lourdement Si la vitesse et la réception sont maîtrisées, pas de problème particulier. Si seule la vitesse est maîtrisée, la chute est souvent bénigne. Le problème arrive lorsque la vitesse n'est pas maîtrisée. Parti de trop haut ou arrivant trop vite sur le tremplin, il n'est pas rare que le sauteur dépasse la pente de réception et tombe littéralement à plat après un vol au-dessus des 10 mètres ! Aussi convient-il de mettre les pieds dans le plat en posant la question du bien-fondé de laisser à tous l'accès aux "big air". Une question difficile car les jeunes freestylers des stations connaissent souvent bien leur snowpark et ceux-ci sont pour eux le moyen de s'entraîner librement. Mais que se passe-t-il lorsqu'une vague de vacanciers "gavés" d'images de freestylers professionnels débarque sans entraînement sur ces équipements et se lance, sans vraiment connaître les distances d'élan et la capacité "d'envoi" de ces tremplins d'exception ? Ces trois accidents graves en une seule journée de beau temps dans le Mont-Blanc donnent à réfléchir...
