Presque deux années, 22 mois exactement que Karine Meerpoel avait entrepris cette incroyable aventure. Sillonner à vélo l’Extrême Orient. La Houcharde n’en était pas à son coup d’essai. Globe-trotteuse dans l’âme, elle est animée par ses envies de voyages depuis son plus jeune âge. En 2007, elle “s’attaque”, déjà en vélo, au Tibet, puis en 2008 à l’Asie Centrale. Mais en 2010, c’est de Pékin qu’elle prévoit de regagner son village, et toujours sur le même vélo, qui porte dorénavant un nom, “Dropka”, dénomination tibétaine pour nomade. Et c’est chose faite, depuis samedi, Karine a retrouvé sa famille, ses amis et ses proches qui l’ont accueillie dans une incroyable émotion partagée. Karine a annoncé qu’elle a parcouru 22 000 km de Pékin aux Houches, « finalement peu lorsqu’on ramène cette distance sur la durée du voyage, mais je ne suis pas dans une logique d’exploit sportif, mon voyage a été ponctué de retrouvailles, de ”vacances”, de routes partagées avec d’autres cyclotouristes au long court ». Karine reste modeste face à son aventure. « Merci à mon étoile, à la vie, je suis née au bon endroit dans la bonne famille. Mon retour me remplit de joie mais il est également douloureux de penser que je viens de donner mon dernier coup de pédale. Étrangement, à partir de Martigny, Dropka ne semblait plus vouloir avancer. Difficile d’imaginer que ma vie va continuer sans les roues, et pourtant, je sais qu’il ne s’agit que d’un autre parcours à découvrir ». De son voyage, Karine est encore trop en décalage pour pouvoir faire le tri de ses souvenirs, de ses émotions mais lance une invitation à pédaler « à travers les odeurs bonnes ou mauvaises, à écouter les personnes croisées, et le vélo rythme les sens pour mieux voir, mieux partager ».