Lundi 26 février 2018, à Paris, au Ministère de la Culture, le maire de Chamonix, Eric Fournier, et le maire de Courmayeur, Stefano Miserocchi, ont officiellement remis le dossier de candidature pour un classement de l’alpinisme au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Ils étaient accompagnés par Claude Eckhardt de la FFCAM (Fédération française des clubs alpins et de montagne), Bernard Debarbieux, président du comité scientifique, Aldo Audisio, directeur du Musée de la Montagne de Turin, délégué du CAI (Club alpin italien) et les chargés de la coordination du dossier Bernard Prud'homme, Claude Marin et Luigi Cortese.
Cette initiative est liée à l’existence d’une procédure internationale de reconnaissance, de sauvegarde et de valorisation des patrimoines culturels immatériels qui est régie par la convention élaborée le 17 octobre 2003 au sein de l’UNESCO.
Selon le Dauphine, le dossier, porté également par Zermatt, en Suisse, et les acteurs de la montagne, sera présenté fin mars 2018 aux instances de l’Unesco.
Cette reconnaissance se matérialisera, après un processus attentif d’examen de dossier par le comité intergouvernemental de l’UNESCO.
Une réponse est attendue pour novembre 2019.
Interview avec le maire de Chamonix, Éric Fournier
Que s’est-il passé depuis 2011, date à laquelle vous avez dévoilé, avec votre homologue de Courmayeur, ce projet?
«Il y a eu un travail important réalisé avec une équipe constituée au départ autour de Courmayeur et Chamonix mais qui, rapidement, s’est élargie : dans ses dimensions territoriales, puisqu’on a nos voisins suisses et notamment de Zermatt qui contribuent, mais aussi du côté du monde des pratiquants. Cette équipe de candidature, entourée d’experts, a travaillé pour construire en collégialité un dossier précisant les contenus de cette candidature.»
Consultez ici le communique de presse publié le 18 avril 2011.
Que va apporter à l’alpinisme une inscription au patrimoine de l’humanité?
«ll y a ce que l’inscription peut apporter à l’alpinisme et ce que l’alpinisme peut apporter à cette notion de patrimoine culturel immatériel. La reconnaissance de ses valeurs, que sont la solidarité, la liberté individuelle et le sens des responsabilités, est importante : à travers cette construction dans le temps de l’alpinisme, on trouve l’expression du regard et d’un mode de comportement entre l’homme et son environnement. Dans le monde de la montagne, il y a intérêt à débattre de ces propositions à une heure où tout devient normé. On est sur la reconnaissance d’une pratique culturelle qui déborde sur la manière de vivre de ses habitants.»
S’agit-il également de protéger cette pratique?
«Je ne suis pas persuadé que l’alpinisme ait besoin de protection en tant que telle. Si on doit le protéger, c’est concernant la reconnaissance de la liberté, une valeur essentielle et qui n’est pas, actuellement, celle qui est la plus portée.»
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